« Faire le deuil » est une réaction qui s’accompagne de sentiments et de pensées éprouvées suite à la perte de quelqu’un ou de quelque chose. C’est un processus actif dans lequel la personne se met en action pour se délivrer de sa tristesse, peine, souffrance, incompréhension… qu’implique la perte. On entend souvent parler de « faire son deuil » pour pouvoir avancer. Mais qu’est ce que cela veut vraiment dire? A quoi ça sert? Est-ce primordial ? Comment faire ? Il est important de noter que le mot « deuil » peut avoir plusieurs significations : deuil d’une relation, deuil d’un être cher, deuil d’une situation professionnelle, etc. ….Ce mot ne se limite pas au lien que l’on fait naturellement à celui de la mort. Peu importe la nature du deuil, le processus est toujours le même. Nous passons par des étapes qui sont des états internes différents, plus ou moins difficiles qui vont par la suite nous permettre de « remonter la pente » en acceptant la situation pour apercevoir le ciel bleu et les projets qui nous attendent.
L’acceptation du deuil et non l’évitement
Plus vous essayerez d’éviter, de nier, de ne pas voir les choses et plus vous vous renfermerez dans un processus, sans fin, de malaise interne, d’incompréhension face à votre tristesse, l’absence de goût à la vie, peut être tomber dans en dépression, voire même avoir l’envie de mourir. La mort, dans notre culture (qui est différente dans d’autres) est une étape redoutée par chacun d’entre nous parce qu’elle signifie la fin de notre existence, ou celle d’un autre, du moins physique sur terre. Le regard que nous portons sur cet événement ne peut que nous insuffler des sentiments négatifs (tristesse, désarroi, colère, regrets…) puisque nous sommes dans la perte de … Cela vaut également pour les autres deuils (rupture sentimentale, licenciement professionnel, etc.), car nous sommes aussi dans la perte ou le manque. Vous pouvez agir, vous seul avez en vous les clés pour être résilient.
Identification de 5 phases (au moins) que nous traversons lors d’un processus de deuil
1/ Phase de déni : Passée une courte phase où la personne endeuillée est comme submergée par l’annonce de la disparition de l’autre, ou de quelquechose – perte plus brutale encore si elle n’était pas prévisible – qui la laisse sans émotion apparente, comme en état de sidération, survient le déni.
Réaction temporairement salvatrice à une douleur insurmontable, le déni est la négation de faits qui se sont pourtant produits mais impossibles à intégrer. La personne croit à une illusion, un cauchemar, et refuse de seulement considérer l’information qui lui est donnée. C’est une phase brève, mais qui peut se révéler lourde de conséquences si la personne est incapable d’y mettre fin.
2/ Phase de la colère : Avec la prise de conscience de la réalité de la nouvelle survient la phase de colère, où la personne se révolte contre ce qu’elle ressent comme une injustice. Elle peut trouver un exutoire en désignant un responsable. C’est une étape extrêmement douloureuse et délicate à traverser, où s’expriment de fortes contradictions internes : accusations, sentiment de culpabilité, particulièrement si la personne survivante, dans le cas d’un décès par exemple, se reproche de n’avoir rien pu faire pour empêcher la mort de l’autre.
3/ Phase de la désorganisation : Frustrée, la personne en deuil tente irrationnellement de « marchander » le retour du disparu, ou de la disparue. Confrontée à l’irréversibilité des choses, elle va entrer dans la phase plus ou moins longue de la dépression. La personne peut ressentir une grande tristesse, de l’anxiété, de l’impuissance. Elle peut également se replier sur elle-même, se désintéresser de ses activités habituelles.
4/ Phase de la dépression : En venant à reconnaître que la perte a bien eu lieu, la personne en deuil sombre dans la déprime, la dépression. Incapable d’affronter le quotidien, passive, elle ne voit aucune issue à sa souffrance.
Cette phase du deuil, si elle stagne trop longtemps, doit alerter sur un éventuel état pathologique.
5/ Phase de la réorganisation et de l’adaptation : Survient enfin un moment où la personne déprimée trouve en ses ressources propres, ou avec un accompagnement, la force de sortir de sa douleur et son isolement. Prenant de la distance avec son chagrin, elle s’interroge sur des moyens de se reconstruire ; elle reprend des activités et recherche la présence des autres.
La réalité est admise. La personne peut réintégrer le cours de sa vie. Il y aura eu un avant, et il y a un après. Elle a compris qu’elle peut vivre en n’étant plus la même, sans oublier jamais l’être absent.
La courbe du changement par Elisabeth Kübler Ross (Psychiatre 1926/2004)
